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Organisation sociale Organisation sociale et politique au moyen âge

La monnaie au moyen âge

La monnaie au moyen âge

Qui pouvait frapper des monnaies

Frapper une monnaie en or est un droit régalien au moyen âge. Seul le roi pouvait décider et faire frapper ce genre de pièce.

Pour les autres pièces, les provinces, les seigneurs, des villes et surtout les églises et les monastères pouvaient frapper monnaie. Chaque seigneur important, chaque évêque avait le droit de battre monnaie à son image.

La multiplication des ateliers de frappes seigneuriales et abbatiales, développe une anarchie monétaire. Les émissions de monnaies se multiplient, mais à des niveaux de qualité différents (poids, taille, teneur en argent). La diffusion de ces monnaies est limitée et reste sur un territoire restreint (souvent à moins de 100km).

Sous les mérovingiens (VIIIè siècle) Pépin le bref décida de mettre un peu d’ordre : il n’y avait plus que lui qui avait le droit de signer le numéraire. Mais il n'enlève pas aux établissements religieux, le lucratif privilège de fabriquer la monnaie, à condition que ce fut au nom royal. 

Au cours du moyen âge l'extension du domaine royal et l’influence du roi sur l’ensemble du royaume grandi. Peu à peu, les rois de France vont reprendre la main sur la monnaie, ce qui va entraîner la disparition progressive des monnaies locales. Au monnayage disparate succède peu à peu un monnayage unifié de type royal.

Les différents types de monnaies au moyen âge

Au cours du haut moyen âge (du IVè au XIè siècles), l’or devient rare. Les monnaies en circulation sont donc principalement en argent. Mais il circule encore énormément de pièces et monnaies issues de l’empire romain, qui continuent à être utilisées.

Les marchands de cette période payent en or et en argent, mais brut, en lingots, découpé au poids. C’est ce que l’on appelle “l’Argent haché” (argent coupé à la hache).

Vers l’an Mille, un nouveau système monétaire est mit en place par Charlemagne composé de la manière suivante :

  • Le sou (or)
  • Le denier (argent). Il fallait 12 deniers pour faire 1 sou.
  • Des monnaies intermédiaires apparaissent également, comme l’obole (qui vaut 1 demi denier).

Pour faciliter le commerce on voit également apparaître des monnaies de comptes (c’est à dire que ce ne sont pas de vraies pièces de monnaies, mais juste des unités de mesure monétaires pour faciliter les échanges), comme la livre. Une livre vaut 20 sous.

Mais ces pièces deviennent rapidement rares et sont plutôt destinées au grand commerce, qu'à un usage courant, car elles ont une forte valeur. Un denier par exemple permet d’acheter 50 livres d’avoine ou 12 pains !

Du coup ces monnaies ne sont pas utilisées par le peuple et les paysans, qui bien souvent vivent en autarcie ou utilisent le troc.

On voit également des deniers en cuivre apparaître, appelés “vile monnaie”, frappés par les seigneurs locaux. Mais leur poids et leur valeur fiduciaire est très variable et pas du tout unifiée.

Au XIIIè apparaissent alors que les rois de France reprennent peu à peu leur monopole sur l’émission des monnaies, on voit apparaître de nouvelles pièces d’argent, les gros de Saint Louis (ou gros tournois) pour permettre aux marchand d’avoir une monnaie forte face aux pièces d’or musulmanes (les dinar d’or) et byzantines (les besants).

Gros Tournois

Saint Louis fit également frapper une nouvelle monnaie, en or, les écus, mais cela n'eut pas un grand succès … Ces écus avaient une très forte valeur, qui correspond mal aux capacités de l'activité commerciale du royaume de France. L'écu d'or réapparaît plus tard au XIVe siècle, sous le nom de “franc”.

Vers la fin du moyen âge (XIVe et XVe siècles), les différents types de monnaies ont tendance à diminuer et à s'harmoniser au travers de toute l’Europe.

On retrouve les monnaies en or, comme le florin (créé en 1252) de Florence et le ducat (créé en 1284) de Venise. Au XVè siècle, le ducat de Venise devient la monnaie standard et influence même la teneur en or et le poids des autres monnaies d'or nationales. Les monnaies en or restent l'apanage des nobles, des grands négociants, des financiers ; la grande majorité de la population ne l'utilise jamais et n'en a jamais vu.

Pour les monnaies en argent, la pièce de monnaie fondamentale est le « blanc », qui pèse environ trois grammes et compte 50 % d'argent. Cette monnaie permet d'évaluer le prix des produits de consommation supérieure (miel, huile, chandelles, légumes, fruits). La tendance dans l'Europe du XVe siècle, est de privilégier la monnaie d'argent qui correspond mieux au niveau de l'activité économique, du prélèvement des taxes et de la valeur des salaires.

Et enfin le billon  (ou « monnaie noire »), alliage de cuivre, zinc et argent, est utilisé pour les petites transactions du quotidien. Contrairement à la monnaie d'argent, il s'agit de petite monnaie utilisée par la majorité de la population, dont la valeur numéraire n'atteint pas la valeur faciale. Le billon contient moins de 20 % d'argent et peut aussi détenir une proportion de plomb, étain, nickel, chrome ou magnésium.

Vers le XIVè siècle apparaît également le principe de la lettre de change, pour éviter aux marchands de transporter de grosses quantités de pièces. Ces lettres étaient échangeables dans des comptoirs issues de grandes familles de marchands (italiens principalement) dans toute l’Europe.

Symboles monétaires

La plupart des monnaies au moyen âge portent généralement des figures géométriques d'apparence abstraite, ou des croix, symbole chrétien qui semble répété à l'infini.

En 1290, Philippe IV le Bel décide de se faire représenter sur ses monnaies. Il est le premier souverain français à le faire. Cette monnaie se nomme le petit royal d’or : Philippe y paraît en majesté, comme sur le sceau royal. Il utilise des images facilement identifiables pour le peuple, telles que la couronne, le trône de Dagobert, le sceptre, la fleur de lis et le manteau.

Bibliographie

https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/histoire-monnaie-existait-elle-moyen-age-5592/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Numismatique_m%C3%A9di%C3%A9vale

https://mastermed.hypotheses.org/80

Le moyen âge en occident, Balard Genet Rouche, éd. Hachette

La vie au moyen âge, Delort, éd. Points